32/ Sur la dyslexie de développement
DIJON
Dr PIERRE PICHON
DANS « le Quotidien » du lundi 7 mars 2005, page 6, je viens de lire l'article « La dyslexie peut être une simple difficulté d'attention ».
De cet article, on peut déduire que l'on parle de dyslexie de développement. Réduire celle-ci à un déficit de l'attention, comme le laisse entendre le titre, est aller un peu vite en besogne.On lit plus loin : « Certains sont considérés à tort comme dyslexiques en raison de leurs difficultés à la lecture... Ils présentent une négligence spatiale unilatérale. »
Or la négligence spatiale, qu'elle soit uni- ou bilatérale, fait partie intégrante de la dyslexie ; en effet, les dyslexiques présentent ce que l'on appelle des pseudoscotomes de déviation (PSD) souvent dans l'axe des 20[251], que l'on met en évidence grâce à un examen au synoptophore (appareil utilisé en orthopsie) ; ce n'est donc pas un défaut de l'attention, mais un des symptômes de la dyslexie.
On parle aussi de « déficience de l'attention soutenue capable d'induire un certain degré de négligence spatiale ». La concomitance de deux symptômes ne permet certainement pas d'en déduire une relation de cause à effet.
Tout cela fait partie des symptômes de la dyslexie de développement, qui vont d'ailleurs bien au-delà, comme l'a montré depuis plus de 25 ans l'école portugaise de Lisbonne, actuellement dirigée par le Pr Orlando Alves da Silva. Les travaux de cette école, malheureusement restés trop longtemps confidentiels, commencent à être mieux connus en France d'un groupe d'ophtalmologistes et fait ses premiers pas au Royaume-Uni.
Il en découle une méthode de traitement qui permet enfin de traiter correctement et rapidement les dyslexiques.
On peut résumer en gros le résultat de ces travaux. Les dyslexiques de développement présentent tous un syndrome de déficience posturale (SDP). Ce SDP est diagnostiqué grâce à un examen qui permet de détecter de nombreux troubles de la proprioception.
Le traitement du SDP fait disparaître très rapidement tous ces troubles, en particulier troubles de l'attention et pseudoscotomes (qui sont en effet des négligences spatiales secondaires au SDP).
L'essentiel de ce traitement passe par l'équipement de lunettes comportant des prismes dits « actifs » dont le but est de modifier le tonus des muscles oculo-moteurs et par là d'agir sur l'ensemble de la chaîne musculaire. Ces lunettes doivent être complétées par tout un travail de reprogrammation posturale.
Ce traitement est presque toujours efficace : il fait disparaître tous les symptômes du SDP et permet de remettre les enfants dyslexiques dans un cycle scolaire normal en trois ou quatre mois.
(Extraits)
Le Quotidien du Médecin du : 10/03/2005
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samedi, mars 26, 2005
