Posturothérapie : le journal de la posturologie de Lisbonne

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vendredi, novembre 04, 2005

91/ Point de vue : quel avenir pour la posturologie ?



A l'occasion du dix-septième Symposium de congrès de la Société Internationale d'étude de la Posture et de la Marche [International Society for Postural and Gait Research: ISPGR]du 29 mai au 2 juin 2005.

Lew Nashner écrivait "Dans le monde clinique, nous avons des experts pour chacun des organes qui interviennent dans le contrôle postural et la marche, mais ces experts étudient les maladies de ces organes isolément : Système nerveux central, oreilles internes, yeux, os, articulations, muscles, etc.

Il y a trente ans quand j'étais une jeune recrue dans le secteur des neurosciences, les ‘experts’, Lauréats Nobel, comme messieurs John Eccles et Ito étaient convaincus que les comportements moteurs seraient bientôt compris grâce à leurs études révolutionnaires des circuits cérébelleux!

Comme jeune chercheur des neurosciences mais avec une formation d’ingénieur en automatismes, j'ai pensé que leurs convictions étaient (fausses ( ?) ‘BS’ en Anglais ?). Aujourd'hui, les neurochimistes semblent partager des convictions semblables et aussi malencontreuses!

Scientifiquement, la seule façon de comprendre le comportement de systèmes complexes, multimodalitaires, auto-adaptatifs comme la posture et la marche, consiste à étudier les interactions entre les parties de ces systèmes car notre organisme fonctionne comme un tout!

La médecine est très en retard à cet égard.

Les mêmes neurologues qui ne comprennent pas l’intérêt de la posturographie, cherchent à localiser la cause des troubles d’équilibre de leurs patients au niveau de structures nerveuses connues pour participer à l'équilibre.

Quand ils n’y arrivent pas... — et cela est très fréquent — le problème est pour les patients!

Les neurologues regardent l’anatomie du cerveau, les ORL regardent les oreilles, les ophtalmologues regardent les yeux, les orthopédistes regardent les os et les articulations et les physiothérapeutes regardent la force musculaire et la mobilité articulaire.

Lorsqu’un spécialiste n’arrive pas à expliquer, dans sa branche, les problèmes d’un patient, alors il l’adresse à "l'expert" suivant. On peut constater à quel point cette approche est un désastre médical, particulièrement pour les patients âgés dont les problèmes sont multifactoriels!

NeuroCom mène cette bataille depuis de nombreuses années, d'abord avec la communauté de recherche clinique, ensuite avec les fournisseurs de matériel médical et finalement avec les organismes payeurs de soins médicaux, gouvernementaux ou privés.

Nous avons fait de réels progrès, mais cela a été très lent, en grande partie parce que tout le système de santé, en commençant par l’Université et en finissant par les Ministères, ne démord pas du modèle anatomo-clinique. Malheureusement l’instabilité et les difficultés de la marche ne sont pas des maladies, mais les manifestations de dysfonctions de systèmes éclatés.

Il est surprenant que les données, de la recherche fondamentale et des résultat cliniques, qui démontrent l’intérêt d’une approche orientée selon la théorie des systèmes pour soigner les malades de la posture et de la marche soient disponibles et que cependant la majorité des chercheurs et des cliniciens ne soient pas conscients de cette information.

Et, parmi ceux qui sont conscients, beaucoup n’ont pas le courage de changer leur façon de pratiquer la médecine, pour passer d'une approche individuelle à une approche d'équipe multidisciplinaire. Leur ‘prudence’ provient de deux sources : d’abord le besoin -trop lourd- de changer leurs façons de penser et leurs relations de travail, ensuite le "Qu’en dira-t’on" -paralysant-, comment leurs collègues accepteront une approche non-traditionnelle ? "