Posturothérapie : le journal de la posturologie de Lisbonne

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dimanche, septembre 18, 2005

53/ La dentosophie



EN 1953, les Professeurs René Soulet de la Faculté de Clermont-Ferrand et André Besombes de la Faculté de Paris présentent pour la première fois un appareil d'orthopédie fonctionnelle dit “activateur-gouttière Soulet Besombes”, destiné à la correction des dysmorphoses buccales et s'adressant à un large public.

A LA MÊME ÉPOQUE, le Professeur Pedro Planas (voir notre article numero 54 : http://posturotherapie.blogspot.com/2005/09/54-occlusiodontie-les-principes.html de la Faculté de Madrid puis de Barcelone, présente au monde médical ses plaques à pistes et développe ses théories sur l'équilibre occlusal et les lois de développement du système stomatognatique (réhabilitation neuro-occlusale ou RNO).

D'UN RÉEL INTÉRÊT MÉDICAL, ces méthodes, bien développées au début des années 60 (voir le Congrès de la Société Française d'Orthopédie de 1961) seront, par la suite, noyées sous l'arsenal thérapeutique et commercial promouvant les techniques multibagues fixes.


LEUR RECHERCHE PERSONNELLE pour l'amélioration de la qualité des soins amènera deux Chirurgiens Dentistes français, les Dr Rodrigue Mathieu et Michel Montaud, à rencontrer successivement les Professeurs Besombes (en 1984), Planas (en 1989), ainsi que Madame Béatriz Padovan (Sao Paulo) et sa réorganisation neuro-fonctionnelle (en 1990). Ces rencontres seront l'occasion d'une extraordinaire ouverture dans la pratique de leur Art. Elles seront pour eux décisives, parfaitement en harmonie avec leur quête pour une meilleure connaissance de l'être humain.


DEPUIS PLUS DE QUINZE ANS, encouragés par l'intérêt toujours plus vif des patients pour de nouvelles approches thérapeutiques, ces deux dentistes ont appliqué ces méthodes sur des centaines de personnes avec des résultats étonnants :

• ils ont pu résoudre toutes sortes de dysmorphoses bucco-dentaires : classe II, classe III, manque de place, supra-clusion, béance, articulé inversé, etc...Quel que soit le cas traité, ils ont pu éviter les extractions des prémolaires (et/ou des dents de sagesse), alors que le diagnostic d'avulsion est inévitable avec les techniques fixes

• sur le plan “bicondylo-occlusal”, les résultats sont apparus tout aussi concluants : réduction et suppression des claquements et craquements articulaires, douleurs des ATM, blocage articulaire ...

ils ont également constaté que les améliorations buccales sont toujours accompagnées d'un mieux-être général et que nombre de problèmes se régularisent, quel que soit l'âge du patient : maux de tête, mal de dos, difficulté de concentration, enfant nerveux, agité, dyslexie, difficulté d'apprentissage de l'écriture, troubles du sommeil (y compris les cauchemars), dépression, problèmes ORL (angine, otite, sinusite, rhume des foins, rhino-pharyngite, toux), asthme, eczema...

L'art dentaire et l'art médical, à travers cette orthopédie que l'on peut qualifier de “pluri-fonctionnelle”, se rejoignent.

EN TRAVAILLANT AINSI, ils ont pris conscience de la globalité de l'homme et ont pu faire le lien, inévitable et pourtant généralement occulté, entre la bouche et le reste du corps physique, organique et psycho-affectif.
Quand plus de 70% des enfants ont une pathologie de structure (classe II) au niveau buccal (rapport officiel d'une étude menée en France*), il n'est plus possible de se contenter de soigner les symptomes, mais nous devons proposer une réflexion fondamentale et nous occuper d'un malade et de son environnement social et culturel et non d'une dent. L'art dentaire devient véritablement un élargissement de l'art de guérir.

C'EST CETTE APPROCHE PARTICULIÈRE instaurant une relation nouvelle entre thérapeuthe et patient qui fonde une méthode de thérapie dentaire originale appelée : DENTOSOPHIE.

En rapprochant “dens”, la dent, de “sophia”, la sagesse, ce nom porte en lui, l'espérance et l'ambition qu'un jour, “l'homme écoute la bouche lui parler de l'homme”.

Loin de façonner l'homme à l'image de la dentisterie, il nous faut élaborer une dentisterie à l'image de l'homme.

ESSENTIELLEMENT THÉRAPEUTHIQUE, cette façon de penser et de “panser” autrement l'être humain (enfant, adulte ou personne agée) s'adresse aussi bien à l'omnipraticien qu'à l'orthodontiste ou au spécialiste. Cette pratique novatrice fait l'objet de les formations depuis 1993.