Posturothérapie : le journal de la posturologie de Lisbonne

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mardi, avril 25, 2006

110/ Origines de la posturologie



"La Posturologie n’est pas une approche en médecine douce,
mais bien une approche médicale conventionnelle. "



"La médecine scientifique s'est particulièrement développée au 19ème siècle en se basant sur l'anatomie: un organe donne une fonction, une lésion donne un symptôme… L'acquisition des connaissances en anatomie fournit alors le concept de "lésion" qui sera considérée comme la source de la pathologie et la preuve mesurable de sa présence. Ce concept de lésion se révèle un outil extraordinaire pour structurer les maladies du système nerveux central.
Connaissant les symptômes d'une maladie et connaissant l'anatomie du système nerveux central, les médecins pourront déduire où se situe la lésion.
Entre les années 1860 et 1870, la base de la Neurologie sera construite sur ce concept de pathologies lésionnelles.

Par la suite, la fin du 19ème siècle a vu naître le concept de maladies nerveuses sans lésion observable. Jean-Martin Charcot et Joseph Babinski ont démontré que certaines des maladies du système nerveux central sont des maladies psychologiques car il était possible de provoquer leur manifestation par des techniques psychologiques comme l'hypnose.
Sigmund Freud poursuivra l'étude de ces maladies psychologiques et établira les bases de leur traitement par la psychanalyse.
La Neurologie se sépare donc en deux branches; les pathologies lésionnelles et les maladies psychologiques.

Joseph Babinski, lui, poursuivra une autre piste, mais sans aboutir à un concept valable. A côté des maladies neurologiques qu'il connaissait parce qu'il avait participé à leur description, et à côté des maladies psychologiques qu'il avait étudié avec Charcot, il soupçonna l'existence d'un autre type de maladie neurologique sans lésions observables, mais différentes des maladies psychologiques: les pathologies fonctionnelles du système nerveux. Ce concept est toutefois resté dans l'ombre faute d'aboutissement des travaux de recherches, et l'enseignement de la neurologie anatomique est demeuré la norme du siècle dernier.

La Première Guerre Mondiale a permis d'observer un ensemble de signes et symptômes nouveau et mal compris à l'époque. Certains soldats, blessés au crâne mais sans lésion neurologique observable, se plaignaient de vertige, céphalée, sensation d'ébriété, fatigue et troubles de la vision.
Ces observations ont été rapporté en France par Pierre Marie et en Allemagne par Vierordt. Elles ont donnée naissance au concept de «syndrome subjectif des traumatisés du crâne». Le versant subjectif de ce syndrome a favorisé son abandon dans la pratique médicale quotidienne, malgré de nombreuses publications au cour du 20ème siècle. Tout ces travaux ont quand même permis de jeter les bases de la Posturologie moderne.

Au début du siècle dernier, Charles Bell posait le problème suivant : «Comment un homme maintient-il une posture debout ou inclinée contre le vent qui souffle sur lui ? Il est évident qu’il possède une aptitude à réajuster et à corriger tout écart par rapport à la verticale».
Au cours du même siècle, le rôle de la plupart des capteurs qui concourent au maintien de la station debout ont été découvert. L’importance des yeux était mise en évidence par Romberg, la proprioception des para-vertébraux par Longet, l’influence du vestibule par Flourens, le “sens” musculaire par Scherrington.

Plus près de nous, le docteur Baron, du Laboratoire de Posturographie à l’Hôpital Ste-Anne à Paris, publiait une thèse, en 1955, sur l’importance des muscles oculo-moteurs dans l’attitude posturale et le docteur Martin Da Cunha, du Portugal, fût le premier à décrire le «syndrome de déficience posturale».

Les années 1970 ont été particulièrement fructueuses en terme de découverte.

À Paris, le Dr Pierre Marie Gagey a fondé «L'École Française de Posturologie» et a jeté les bases de la stabilométrie: la branche de la posturologie qui s'intéresse à l'équilibre de l'Homme debout.
La conception d'instruments électroniques, permettant de mesurer et de quantifier l'ampleur des oscillations d'un sujet debout, a permis d'objectiver les mécanismes fins du contrôle postural, particulièrement que le Système Postural est un système non-linéaire (il n'y a pas de proportion entre la stimulation et l'ampleur de la réaction).

À Marseille, le Dr Bernard Bricot fondait le «Centre International d'Étude de la Statique» (CIES) et proposait la relation entre les asymétrie de la posture debout et les douleurs musculo-squelettiques chroniques. À Lisbonne, le Dr Orlando Alves da Sylva poursuivait les premiers travaux de Martin da Cuhna avec la mise au point d'une technique de prismation oculaire pour normaliser le fonctionnement du Système Postural.

En fait, les différents travaux réalisés depuis un siècle ont permis de conceptualiser l'existence du «Système Postural» et d'offrir une description de sa physiologie ainsi que de ses pathologies.
En 2005, Paul Fecteau et Alain Zarka démontraient la corrélation statistique entre l'asymétrie de la posture debout et la présence de l'ensemble des douleurs musculo-squelettiques chroniques"

Vulgarisation par Paul Fecteau (clinique de Posturologie de Quebec)
source